SYVERS
C’est en quittant mon île que je me suis rendu compte de sa valeur
Mon parcours…
Diplômé d’une licence professionnelle génie civile et construction, j’ai décidé, faute d’avoir réussi à poursuivre mes études d’ingénieur, de m’engager au RSMA. Pourtant, j’ai essayé tant bien que mal, d’intégrer une école d’ingénieur en métropole en raison du manque de places dans mon DOM. Je n’ai malheureusement reçu aucune réponse positive, j’étais bloqué et déçu.
J’ai donc décidé d’intégrer le RSMA pour ne pas tourner en rond, pour occuper mon esprit et surtout pour profiter de ce temps pour passer différents permis dans le secteur du BTP. Le RSMA m’a ensuite orienté vers LADOM afin d’envisager une formation en mobilité. Malheureusement, aucune des formations proposées par LADOM ne répondait directement à mon projet d’études (école ingénieur) et notamment en raison du niveau (BAC +5).
J’ai donc décidé de m’engager sur une formation en maçonnerie traditionnelle, plus manuelle certes et avec un niveau d’études inférieur mais qui déboucherait sur de l’emploi. L’idée était également de bien connaitre les techniques professionnelles des ouvriers que je dirigerai un jour. Cette formation en mobilité, financée par LADOM, a duré 9 mois.
Tout au long de ma formation je n’ai pas perdu de vue mon projet d’études. J’ai donc démarché plusieurs écoles d’ingénieurs. Après de nombreux refus, j’ai enfin trouvé une entreprise d’accueil et une école d’ingénieur en alternance. Je termine actuellement ma dernière année.
Ma perception de la mobilité…
La mobilité est une très bonne chose car ça permet de s’enrichir grâce à d’autres cultures, d’autres modes de vie. Ça permet d’avoir une ouverture sur le monde. Le soutien de LADOM est également un élément important dans la réussite de son projet.
Pour autant, tout n’a pas été idyllique. Il faut être prêt psychologiquement, être mûr, volontaire, ne pas avoir peur de quitter son territoire et il faut être autonome et débrouillard.
Mon projet…
Je souhaite sur le moyen/long terme revenir chez moi mettre à profit des autres et notamment des plus jeunes mon histoire, car c’est en quittant mon île que je me suis rendu compte de sa valeur. Je dois déjà terminer et valider mon année puis trouver un emploi pour acquérir de l’expérience pour mieux revenir au pays. J’ai vraiment à cœur d’aider les autres notamment en devenant médiateur sur mon temps personnel. Tout petit, j’ai eu la chance d’être bien entouré et bien orienté par ma famille. Mon père m’a sensibilisé très tôt à l’importance du travail. Je veux à mon tour transmettre cette valeur essentielle aux jeunes ultramarins en difficulté.